Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/122

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(108)


nes, pendant ce temps-là, ne tiraient point leur poudre aux moineaux, et s’occupaient à me faire leur cour.

Il y avait entr’autres un cordelier qui poussait sa pointe vivement vers moi. À la dînée, il me fit des propositions très-avantageuses : il me dit qu’il me donnerait de l’argent pour louer une petite maison dans un village voisin du couvent où il allait se fixer, et qu’il m’entretiendrait si bien que je n’aurais qu’à me louer de sa générosité, et qu’il ferait ma fortune. L’envie d’être ma maîtresse, la crainte que j’avais d’être renvoyée de chez ma marraine, après une absence qui avait dû faire beaucoup de scandale, me fit goûter cette proposition.

Après être convenu qu’il me ferait cent louis de rente, sans les petits présens qu’il me promettait, il fut décidé que les arrhes se donneraient à la première couchée. Nous eûmes soin de