Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/131

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(115)


citaient à leurs femmes comme un exemple de vertus et les mères à leurs filles.

Il tarde sûrement au lecteur de savoir comment nous pouvions, le cordelier et moi, nous voir en particulier sans qu’on s’apperçût de notre intrigue. Il se doute bien que tout ce que je faisais n’était que pour donner à une conduite des plus déréglées un vernis de sagesse ; mais la reconnaissance ne me prescrivait-elle pas aussi de ménager la réputation de mon amant ; d’ailleurs, aurai-je pu le garder huit jours, si j’en avais agi différemment ? Pour ne point ennuyer ceux qui liront mes mémoires, ne différons pas plus long-temps de satisfaire leur curiosité

Voici comment nous nous conduisions :

Le père Hercule, c’était le nom du cordelier, était le premier moine du couvent ; on sent bien qu’en cette qualité, il jouissait d’une plus grande liberté que