Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/133

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ment qu’à la fin je le réduisis à un état d’impuissance ; aussi lassée de trouver dans ses jambes un vit plus flasque et plus mou qu’un linge mouillé, que rebutée de le patiner inutilement et sans pouvoir lui faire reprendre son ancienne vigueur, je formai la résolution de lui donner un aide-de camp. Je fus donc moi-même la cause de tous les malheurs que j’ai essuyés dans la suite, et j’ai payé bien cher le reste de ma vie, et mon in gratitude et l’imprudence de mon nouvel amant.

Mon choix ne fut pas long à faire ; j’avais remarqué en allant entendre la messe au couvent que l’organiste ne passait jamais devant moi qu’il ne me regardât avec des yeux qui peignaient la passion qu’il avait pour moi. C’était un luron de bonne mine, qui me paraissait très propre à contenter une femme, qui avait autant de penchant à la fouterie