Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/157

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été chassé ignominieusement ; que son commis avait subi le même sort ; qu’on ne savait ce qu’était devenu l’enfant qui avait été trouvé avec nous, et qu’il n’avait pas reparu depuis. Mon homme voulut mêler à son récit quelques réflexions, mais je l’interrompis : M’apporte-tu de l’argent, lui dis-je ? Oui, madame. C’est bon ; voilà ce que je t’ai promis, nous sommes quittes.

L’argent que j’avais économisé dans mon ménage, avec ce que j’avais retiré de la vente de mes effets, faisaient à-peu-près une somme de mille écus. Comme la passion de l’or augmente à mesure qu’on en possède, je formai dès ce moment des projets de fortune, et, pour les exécuter, je pris la route de Paris. J’y louai un appartement dans le quartier le plus beau et le plus fréquenté, et je le meublai magnifiquement ; il est vrai que je ne payai qu’un quart de ce que me coû-