Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/159

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personne qui a la tête fort occupée, je fus rencontrée par un jeune officier, qui s’aperçut à ma démarche que je devais éprouver de cruels chagrins. Il me suivit long-temps sans que je m’en aperçusse, ou plutôt la nuit m’ayant obligé d’interrompre ma promenade, je sortais des Tuileries quand il m’aborda. Le cavalier, me dit-il, qui devait vous reconduire chez vous, aura probablement été forcé de manquer à sa promesse ; voudriez-vous, madame, que j’eusse l’honneur de prendre sa place. Je vous avoue que je ne puis avoir la dureté de vous voir aller seule ? Après quelques façons, j’acceptai son bras ; j’étais enchantée de cette heureuse rencontre, qui devait, selon toutes les apparences, réparer le désordre de mes affaires. Nous prîmes un fiacre au Carrousel, et j’arrivai chez moi en très-peu de temps. Dès que mon hôte ; qui attendait mon retour avec impa-