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tience, me fit descendre de voiture ; il n’attendit pas que je fusse seule pour me dire qu’il s’était passé bien des choses depuis que j’étais sortie ; qu’une cohorte d’huissiers, en vertu d’une sentence rendue contre moi, était venue saisir mes meubles, et qu’il était bien fâché de n’avoir pas été prévenu, qu’il y aurait fait opposition pour ce que je lui devais. À cette nouvelle, je ne puis retenir mes larmes, ni m’empêcher de m’écrier : que je suis malheureuse !

Mon hôte ne cessait de répéter de son côté : Qui me paiera les loyers de votre appartement à présent ? Rassurez-vous, monsieur, dit l’officier ; ce sera moi. Pour vous, madame, consolez-vous, comptez que je vous retirerai de l’embarras où vous êtes. Nous montâmes dans ma chambre, dont la vue m’arracha de nouvelles larmes. Après lui avoir conté toutes mes affaires, ou plutôt lui avoir fait une his-