Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/17

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seigneur, dont l’air noble et majestueux en imposait aux femmes qui m’entouraient, oublier lui-même son rang et sa qualité pour me procurer des secours ; que de noblesse il montrait dans ses regards ! que de sensibilité son visage annonçait ! Combien sa voix était propre à remettre le calme dans mon âme, il me parut en un mot un ange descendu du ciel pour me retirer de l’abîme où mon malheur n’entraînait. Consolez-vous, mademoiselle, me dit le comte de C…, ce qui vient de vous arriver, loin de rendre votre sort malheureux, va peut-être le faire changer de face, surtout si vous voulez être sage. Je veux vous mettre pour toujours dans le cas de n’avoir rien à redouter des caprices de la fortune. Je vais au sortir d’ici vous louer un appartement, que je ferai meubler par mon tapissier, et je viendrai moi-même ce soir vous cher-

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