Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/16

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sueur froide me couvrit tout le corps. Enfin, je tombai sans connaissance sur le plancher. La quantité de monde qui était dans notre rue excita la curiosité du comte de C… qui passait par hasard dans ce moment : il s’informa de ce qui était arrivé, et désirant savoir d’où partaient les cris qu’on lui dit avoir entendus, il se fit jour au travers de la foule et parvint jusque dans ma chambre. J’étais alors entourée de cinq ou six femmes qui employaient tous les secours que leur imagination pouvait leur suggérer, pour me tirer de l’état où j’étais. Le comte voyant le peu d’efficacité de tous leurs remèdes, sortit de sa poche un flacon qui contenait un élixir si spiritueux et si salutaire aux personnes qui se trouvent mal, que j’en eus à peine sur mes lèvres, que la connaissance me revint aussitôt. Le comte fut la première personne qui frappa mes regards. Quelle fut ma surprise en voyant un