Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/176

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cuisses très-écartées. Lorsque son vit avait acquis un peu de fermeté, ce qui arrivait très-rarement, il le faisait entrer dans la mortaise ; ensuite il me disait : Prend les couilles du télescope dans ta main, cherche le point de vue. Dès que j’avais fait tout ce qu’il m’avait dit : Vois-tu, me disait-il, telle chose, quoique je ne visse rien le plus souvent. Je répondais toujours oui, et lui disais de tout ce que vous me dites, qu’en concluez-vous ? Ce que j’en conclus, me répondait mon insupportable amant, que nous aurons une éclipse de soleil dans vingt ans, une autre dans à-peu-près le même temps, et qu’elles seront toutes deux très-visibles en Europe. Ses pronostics devaient toujours arriver dans un temps si éloigné, que je ne pouvais pas le prendre en défaut. Telle était la vie que j’ai menée pendant huit ans avec ce vieillard ; elle était peu conforme à l’enjouement, à la gaîté de