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continuée, je ne m’en suis même jamais inquiétée.

Après m’être cachée pendant quelque temps dans un cabinet que j’avais loué sous un faux nom dans le faubourg Saint-Germain : l’argent commençait à me manquer, je fus obligé de me retirer dans un bordel, digne refuge de celle qui ont mené une conduite semblable à la mienne.

Pour comble d’infortune, j’étais en proie aux douleurs d’une maladie cruelle qui ne me laissait point un instant de repos. Mon état était d’autant plus triste qu’il en est d’un bordel comme d’un couvent. Un moine qui n’a point assez de talent ni assez de souplesse dans l’esprit pour faire de son confessionnal un bureau, où il force ses pénitens de venir à contribution, est sûr qu’il sera très à plaindre dans sa communauté ; de même une fille de joie recevra toutes sortes de mauvais traitemens de la maquerelle sous