Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/19

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bénéfice sa visite avait produit. Un très-grand, madame, lui dis-je. Aussitôt le babil m’étant revenu, je lui fis le détail de sa douceur et de sa sensibilité, et je n’omis pas surtout de lui parler de la proposition qu’il m’avait faite de m’entretenir. Il y avait trop long-temps que je désirais quitter cette méchante femme pour chercher à lui adoucir le chagrin que devait lui occasionner notre séparation. Malgré tous les soins qu’elle prit pour cacher ce que lui causait cette nouvelle, elle en était trop étonnée pour qu’elle pût me voiler une partie de son trouble. À la fin cependant, faisant un effort sur elle-même, elle me dit avec une sorte d’intérêt : tu n’as pas sûrement eu la folie de refuser une proposition aussi avantageuse. Je te l’avais toujours bien dit, ma chère Rosalie, que je serais la cause de ton bonheur ; je te crois trop raisonnable pour ne pas convenir que tu n’aurais ja-