Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/44

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tout autre que Toinette, mais elle était incapable d’une pareille lâcheté, plus accoutumée à avancer qu’à reculer, cet ennemi lui parut à peine digne de se mesurer avec elle : elle était sûre sinon de le vaincre, du moins de le lasser. Je puis même dire pour sa justification, qu’ayant quelquefois été témoins de leurs combats, mon frère et moi, je n’ai jamais vu ma mère céder un pouce de terrein. Le père au contraire quand il sentait sa force s’épuiser, préférait une retraite glorieuse à une honteuse fuite ; l’ennemi cependant en sortant de la place, levait encore sa tête altière, et montrait malgré sa défaite un air menaçant.

J’avais à peine sept ans, que je commençais à remarquer que ma mère avait plus d’égards pour le père Polycarpe, que pour tous ceux qui lui rendaient visite ; et cette prédilection ne se faisait jamais mieux voir, que lorsque le bon-