Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/45

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homme Ambroise était absent ; les autres me plaisaient beaucoup plus, ils me paraissaient plus honnêtes, plus doux et plus respectueux vis-à-vis de ma mère, mais ce n’était pas des respects qu’il lui fallait, cette monnaie n’avait point de cours auprès d’elle ; d’ailleurs la figure qui pouvait alors décider son choix, était encore un avantage qu’ils avaient sur le père Polycarpe, dont toute la personne ressemblait à un satyre ; en un mot il me semblait plus propre à faire fuir qu’à plaire. À présent que je raisonne je juge bien différemment : un homme fût-il plus laid qu’un diable, doit l’emporter sur ses rivaux quand on a lieu de soupçonner qu’il a abondamment tout ce qui est nécessaire pour contenter une femme.

Je détestais ce vilain moine à tel point que j’étais jalouse des caresses que ma mère lui faisait ; plusieurs raisons m’avaient fait concevoir de la haine contre