Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/53

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trans. Après avoir vu les médailles d’un côté, les autres faces excitaient ma curiosité, les garçons m’offraient alors des beautés qui me ravissaient : l’aiguillette qui pendait à leur ceinture, les deux glands qui l’ornaient fixaient mon attention, et me paraissaient des ornemens bien propres à relever les charmes de leur taille.

Cette différence dans la formation des hommes d’avec celle des femmes, mettait mon esprit à la torture. Plus j’y réfléchissait et moins j’en pouvais découvrir la raison : je sentais bien qu’il en existait une, mon cœur me le disait ; mais la nature alors ne m’avait pas encore donné les leçons propres à la deviner. Mes amusemens, mes jeux avec mes camarades, tendaient trop à échauffer mon tempérament pour que je demeurasse long-temps dans cette ignorance parfaite.

Un jour que je revenais à la maison, l’imagination échauffée par tout ce que

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