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mes réponses, afin d’intéresser à mon sort madame d’Inville le plus que je pourrais. Les réflexions que je faisais sur le nouveau genre de vie que je mènerais dans le couvent, et sur le bonheur dont je devais y jouir, me conduisirent jusque dans la cour du château, sans m’être presque aperçue de la longueur du chemin que j’avais fait. Sa vue me déconcerta beaucoup, et m’ôta toute ma hardiesse pour faire place à ma timidité qui me rendit presque tremblante, mais j’eus tout le temps de me remettre. Le concierge, en me voyant paraître, me dit qu’il avait ordre de me faire déjeûner, qu’après cela je pourrais attendre dans le salon de compagnie, ou madame d’Inville viendrait me trouver sur les onze heures. Je me tirai fort bien du déjeûner, quoiqu’il n’en eût pas été question dans la leçon que m’avait donnée ma mère.

Après avoir copieusement mangé de