Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/79

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tout ce qu’on me servit j’allai attendre que madame d’Inville fut visible.

Ma chère marraine montrait extérieurement beaucoup de piété, ses entretiens particuliers avec l’abbé Fillot, chanoine d’une collégiale voisine du château, loin de scandaliser ses domestiques, augmentaient encore l’estime et le respect qu’on avait pour elle, tous croyaient qu’elle ne se retirait ainsi dans son appartement tous les deux jours que pour faire de pieuses lectures, et ma mère était la seule de tous ses domestiques qui eût sa confiance, par les rapports qu’elle lui avait reconnus de ses sentimens avec les siens, personne, depuis qu’elle n’était plus à son service, n’avait été initié dans les mystères de sa conduite.

Je trouve qu’elle avait bien raison, moins on a de témoins de son irrégularité, moins on a à redouter qu’elle devienne publique, il est des cas où l’on