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Page:Mémoires de l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse - 1901 - tome 1.djvu/217

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les variations du climat de toulouse.

et au delà 49. Donc, ils sont encore nombreux les vieux Toulousains qui s’acheminent lentement vers les frontières de l’éternité, en buvant les meilleurs vins de France.

Une autre preuve ressort de l’examen de nos maladies. Nous savons de façon pertinente de quoi nous mourons depuis 1869. La Revue médicale de Toulouse, en prenant l’initiative à cette époque de publier le relevé des décès, y ajouta les causes. Nous trouvons aujourd’hui les mêmes informations dans la Gazette des Hôpitaux. Or, il n’est pas douteux, en mettant hors de comparaison les causes de mortalité infantile, que les maladies dominantes sont celles de la vieillesse : maladies des voies respiratoires, maladies du cœur, hémorragies cérébrales, etc., etc. Ces maladies sont, par rapport aux maladies de la jeunesse ou de l’âge mûr, dans la proportion énorme de 400 et même 500 par rapport à 200. Il est vrai que les maladies des voies respiratoires se retrouvent à tous les âges. Ce sont celles qui fournissent l’appoint le plus élevé, mais il n’en reste pas moins exact que les vieillards en sont les tributaires les plus nombreux, et nous voyons, en reprenant les relevés du Dr Candelon, que s’il y a 433 décès causés à Paris par les maladies des voies respiratoires, il y en a 492 à Toulouse ; s’il y a 155 décès à Paris provoqués par les maladies du cœur, il y en a 250 à Toulouse ; que s’il y a 116 cas d’hémorragie cérébrale à Paris, il y en a 322 à Toulouse, et ainsi de suite, dans des proportions variées mais toujours et sensiblement inférieures à Paris et dans le Nord, de toutes les maladies qui affecterait particulièrement la vieillesse.

Faut-il faire intervenir le climat dans cette démonstration ? Les « sensitifs » qui le maudissent parce qu’ils ont la migraine ou qu’une douleur les tourmente, sans parler de la cohorte aux cheveux blancs des laudatores temporis acti, plus nombreuse ici qu’ailleurs, comme on vient de le voir, s’en garderont bien. Ce serait le renversement de la thèse préétablie. Un climat « qui n’empêche pas de devenir centenaire », ainsi que l’observait le Dr Bézy, en présentant à ses collègues les statistiques de la mortalité pour 1885, n’est