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Page:Mémoires de l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse - 1901 - tome 1.djvu/92

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mémoires.

pas s’entendre, mais rarement troublé par des querelles.

« … J’eus l’occasion d’assister chez les Dominicains aux restes des anciennes initiations impérieuses et sacrées (arrangées au temps) cachées sous les emblèmes des hyéroglifes et des cérémonies observées souvent dans les lieux écartés avec des jeux de lumière, imités par les chrétiens, les francs-maçons et les fantasmagoristes, les éclats du tonnerre, des figures hideuses auxquelles succédaient le calme des vertes prairies. L’Hyérophante fesait des révélations dans une langue particulière après s’être assuré de la direction de l’initié. Les siècles, les religions, les gouvernements se sont renouvellés ; mais les peuples sont restés crédules et superstitieux avec les prêtres importants de Memphis adoptés par les prêtres catholiques. C’est surtout dans les climats chauds et fertiles que l’imagination exaltée et féconde a produit des fureurs terribles qui ont épouvanté les peuples. Le christianisme, dès son origine, en fut infecté. Il faut aux oisifs, ardens, ignorans et avides, des rêves brillans, des noms et des attributs. La raison est trop froide, ses bornes trop circonscrites ; les hommes aiment naturellement à être séduits et non pas convaincus. On croirait les lumières familiarisées aujourd’hui avec tous les esprits, qu’ils auraient enfin dissipé les ténèbres ; le règne de la sorcellerie, de la magie, de l’astrologie est passé ; mais encore de nos jours nous avons vu professer les opérations surnaturelles de Cagliostro, de Mesmer, de l’abbé Faria ; des restes des anciennes institutions se conservent en Allemagne, en Italie, et prouvent la tendance des hommes aux sociétés secrètes : les invisibles, les francs-juges, les flagellans, les Martinistes, les illuminés, sous le nom de confréries, de pénitens, de retraités, d’association,  etc., arrangées aux mœurs du temps. Il exista au sein même des armées une société secrette de libéraux contre le Bonaparte sous le nom de Philadelphes, Théosophes ; les antiques Cruciali, les compagnons du devoir. En Allemagne, les Thund-bung, Théophilantropes, les Carbonari chaudronniers, encouragés par les gouvernements à combattre