au siège de Pamiers les vieillards, les femmes et les enfans : « Tuez tout, Dieu connaîtra les siens. » C’est dans les historiens du temps, ceux mêmes dévoués au clergé, qu’on voit toutes les horreurs exercées contre des malheureux paysans pacifiques qui demandaient à prier Dieu en français. Enfin, le peuple le plus soumis, irrité des abominations des prêtres, en massacra plusieurs.
« Robert le Bougre, légat du pape, un des bourreaux, fut assassiné en 1208 avec sa concubine Correra, qu’il menait avec lui, prêchant la continence.
« … On n’aurait pas cependant une juste idée des réunions religieuses des habitants du Midi par leurs pratiques absurdes associées souvent au sérieux le plus comique. Si les ennemis de la liberté se sont emparés, dans ces contrées, de l’influence des prêtres, malgré que l’intolérance catholique allume sans cesse son flambeau, Toulouze n’a heureusement à se reprocher, dans les deux révolutions, que l’égarement d’un jour, l’horrible assassinat du général Ramel. Le foyer des grands crimes existe à Nismes et à Avignon, à Marseille la phocéenne. Il y est encore protégé par tous les ennemis de la liberté, les intolérances royalistes, les Henriquinquistres.
« La tête occupée des fraudes des prêtres, des initiations calquées sur les mystères anciens, arrangés aux circonstances par le fanatisme, superstition, religion des âmes faibles, j’aurai plutôt fait en retraçant le mélodrame mystérieux auquel, à la faveur d’un familier, il m’a été permis d’assister. C’était le temps des fenestras, autrefois fête des morts, aujourd’hui jour de fêtes joyeuses, dévotes et galantes : chez les peuples de l’antiquité, retour périodique des saisons, révolution des astres, initiations secrètes, mystérieuses. (Origine des cultes, Dupuy.)
« Le peuple réuni dans les fêtes bruyantes sur les rues, les places, les quais, au bord de la Garonne, à la campagne, se livrait aux danses vives et folâtres des farandoles provençales durant le jour et une partie de la nuit. L’éclatant hautbois tenait tout le monde éveillé avec un tapage à ne
