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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1863.djvu/20

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chargé par M. Villemain, Ministre de l’instruction publique, d’une œuvre considérable et importante, de la publication des lettres de Henry IV. Sept volumes de cette collection laborieuse ont déjà paru, et les matériaux d’un huitième volume existent en portefeuille. « M. Berger de Xivrey, dit M. Edouard Laboulaye, son collégue à l’Institut et son intime ami[1], était un véritable savant, un de ces hommes, qui épousent la science pour elle-même, sans lui demander ni la gloire ni la fortune. C’est avec des ressources plus que modestes qu’il est entré dans une carrière, où l’on ne récolte que l’estime de quelques érudits. C’est avec une constance et une simplicité peu communes qu’il a supporté, toute sa vie, une médiocrité qui ne ressemblait en rien à la déesse dorée que chantait Horace. Pour vivre avec les grands hommes du passé, il avait résolument renoncé aux joies permises, au mariage, à la famille… Ce qui nous restera, du moins tant que nous vivrons, ajoute M. Laboulaye, c’est le souvenir de cette douceur, de cet oubli de soi-même, de cette affectueuse bonté, qui distinguait M. Berger de Xivrey. Sans prétention, sans fiel, sans envie, il était toujours prêt à rendre service et à se réjouir du succès d’autrui. »

  1. Journal des Débats (jeudi 8 octobre 1863).