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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1863.djvu/266

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Bien qu’un siècle se soit à peine écoulé depuis la mort de l’écrivain dont je vais entretenir l’Académie, je dois le dire en commençant ce travail, on manque sur lui de renseignements positifs. Dans cette ville même où il est né, où il a passé toute sa jeunesse et plusieurs années de son existence errante et tourmentée, où ses œuvres historiques sont recherchées et consultées, le biographe ne peut recueillir que des souvenirs décolorés, des traditions incertaines ou affaiblies par le temps.

Les nombreux volumes dont j’aurai à rendre compte et surtout l’Histoire d’une cause célèbre m’ont pourtant fourni sur celui qui les a écrits, quelques particularités que j’ai rassemblées. Il n’y a, d’ailleurs, dans le récit des événements que je vais rapporter, d’autre intérêt que celui de la vérité.

Dom Calmet avait publié la première édition de l’Histoire ecclésiastique et civile de Lorraine, et la Bibliothèque lorraine était imprimée depuis peu de temps, lorsque parurent les Mémoires pour servir à l’histoire des hommes illustres de cette province. Ces mémoires, resserrés dans des bornes trop étroites pour qu’on puisse les considérer autrement que comme une esquisse, étaient l’œuvre d’un jeune homme qui n’était connu dans le monde littéraire que par des romans aussi déshonnêtes qu’indigestes, ou par quelques poésies froides et affectées. Son pâle talent, en un mot, ne s’était jusqu’alors révélé que par le nombre de ses productions et son