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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1863.djvu/273

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étudier le droit sous les maîtres habiles qui donnaient dans cette ville l’enseignement de la science.

Cette époque de sa jeunesse est passée inaperçue : ses contemporains n’en ont transmis aucune particularité ; ils se sont tus sur ses habitudes et sur ses inclinations. Il est seulement resté dans les souvenirs de ceux qui en ont ouï parler, que son tempérament se manifesta de bonne heure. L’impartialité me commande ainsi la réserve, et pourtant je ne crois pas calomnier le rival de l’auteur de La femme jalouse, en le représentant comme ayant un caractère hargneux et emporté.

S’il est vrai de dire, en effet, que l’homme ne se produit pas tout d’un coup et d’un seul jet ; s’il est vrai que les années alimentent et développent les penchants vicieux du premier âge, je ne rencontrerai point sur ceci d’opposition sérieuse. D’ailleurs, l’épisode que nous révèle un document authentique et qui peut se placer ici, donne la mesure de la violence des passions du jeune légiste.

Chevrier n’avait pas encore atteint sa dix-neuvième année et ses études à l’école de droit n’étaient commen-

    février 1740, et, d’après les prescriptions réglementaires, elle est, comme les suivantes, écrite de sa main. Voici la formule de la dernière : « Ego infra Scriptus Franciscus Antonius Chevrier, nanceïanus, diœcesis Tullensis, audio lectiones publicas D. D. antecessorum in utroque jure. Die 7° maii 1763. » Une maladie, qui dura plusieurs mois, le força d’interrompre ses cours et le certificat d’étude ne lui fut délivré que dans cette année.