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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1863.djvu/274

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cées que depuis peu de temps, lorsqu’un jour il se présenta l’épée au côté dans la grande salle du palais de justice, et, après avoir échangé quelques mots avec l’un des plus anciens avocats du Parlement qui se rendait à l’audience, il le frappa au visage. L’ordre tout entier s’émut de cet acte de brutalité et par l’organe du bâtonnier[1] en demanda immédiatement la réparation à la Cour souveraine. Sur les réquisitions du procureur général, elle infligea une correction un peu forte que l’auteur de l’insulte n’avait que trop méritée[2].

Quoique cet événement pût avoir plus tard de l’influence sur son avenir, il ne continua pas moins à suivre les cours de l’Université de Pont-à-Mousson pour se préparer à la carrière à laquelle l’appelaient les désirs de sa famille : il fut admis au serment d’avocat le 12 août 1743. Il est permis de croire qu’il se montra peu assidu au barreau. Mais la porte ne lui en était-elle pas

  1. « M. de Beaucharmois, homme judicieux, que son Bâtonnat dans le Corps des Avocats a rendu célèbre ; c’est le même que son mérite a élevé aujourd’hui à la dignité de Président à mortier du Parlement. » Mémoires des hommes illustres de Lorraine, par Chevrier, t. II, p. 48. Le nom de M. de Beaucharmois, d’abord avocat, puis, plus tard, second avocat général et rapporteur dans le procès de Thibault contre Chevrier, est inscrit dans le pamphlet intitulé : L’Ordre des Platogés. Il est qualifié du titre de Conseiller des finances et de Régisseur des jeux de hazard. Il fut l’un des onze conseillers exilés en 1758, pour leur courageuse résistance à l’enregistrement de l’édit qui établissait un second vingtième.
  2. V. aux pièces justificatives, lettre B.