Aller au contenu

Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1863.djvu/600

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 460 —

contentement le disposa à se jeter dans le parti contraire, et à devenir l’un des adversaires déclarés des encyclopédistes.

Toutefois Palissot n’avait encore pris aucune part à la lutte, lorsqu’il fut nommé, par le crédit de Choiseul, à la recette générale d’Avignon. En allant prendre possession de sa charge, en 1755, il se présenta aux Délices, muni d’une lettre de Choiseul pour le Roi Voltaire qui accueillit avec grâce le protégé du comte de Choiseul, ainsi que son compagnon de voyage M. Patu. L’arrivée des deux jeunes gens avait été annoncée au Patriarche par son ami d’Argental (lettre de Voltaire du 29 octobre 1755). Ils furent, pendant plusieurs jours, les hôtes du souverain littéraire ; ils lui racontèrent quelques-unes de ces histoires secrètes de Paris, et même de Berlin, dont il était si friand (lettre de Voltaire à l’abbé de Prades, fin oct. 1755) ; en retour, le Crésus littéraire leur ouvrit les trésors de son esprit. Cette visite avait plu à Voltaire. Il remercia le comte de Choiseul de lui avoir envoyé Palissot (lettre du 29 oct.). Il rendit compte à son ami Thieriot de la visite des deux pèlerins (lettre du 8 nov. 1755). Enfin il fit parvenir à Palissot lui-même les témoignages les plus sympathiques à l’occasion d’une maladie qu’il venait d’éprouver (lettre du 1er déc. 1755). Ces souvenirs étaient loin d’être effacés, lorsqu’il écrivait à Palissot plus de cinq ans après :