Aller au contenu

Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1863.djvu/599

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 459 —

Maréchal de Luxembourg, mariée au prince de Robecq[1], et de la comtesse de la Marck. Il dédia à cette dernière une comédie en vers, intitulée les Tuteurs, qui fut représentée avec un certain succès. Ceci se passait en 1754.

Ces détails nous sont, en partie, fournis par Palissot lui-même. Il ne dit pas, quoique cela paraisse fort vraisemblable, qu’il avait cherché à nouer des relations avec les philosophes qu’il combattit plus tard à outrance. Il est probable que les tendances de son esprit le portaient de ce côté. Peut-être en fut-il détourné par ses nobles protectrices : Mesdames de Robecq et de la Marck, qui étaient ennemies déclarées des encyclopédistes. Quant à Choiseul, il louvoyait entre les deux partis. Ce qu’il y a de certain, c’est que Palissot était, dès cette époque, un admirateur passionné de Voltaire, et tout porte à croire qu’il eût été ravi de s’enrôler dans la phalange dirigée, depuis les bords du lac de Genève, par le chef des philosophes. Mais il paraît que les disciples de Paris ne trouvaient pas le jeune échappé de l’Oratoire assez mûr ni assez docile pour l’admettre dans leurs rangs. Il en fut vivement froissé ; son mé-

  1. Anne-Maurice de Montmorency, fille du maréchal de Luxembourg et de Marie-Sophie Colbert-Seignelay ; mariée, en 1745, à Anne-Louis-Alexandre de Montmorency, prince de Robecq ; morle le 4 juillet 1760.