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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1863.djvu/63

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Pour moi, je ne me fais pas d’illusions sur les titres que votre indulgence a jugés suffisants pour m’admettre dans votre compagnie, et je m’explique bien mieux ma présence au milieu de vous par la bienveillance que vous n’avez cessé de témoigner au professeur qui, depuis plus de seize ans, s’efforce de faire passer dans le cœur et dans l’esprit de vos jeunes générations l’amour de l’étude : non pas cet amour passager, égoïste, qui ne voit dans les choses que le produit qu’on en peut tirer, mais l’amour pur, désintéressé, qui fait aimer la vérité pour elle-même, qui trouve sa joie à tout surmonter pour la conquérir, qui nous ravit enfin quand il nous est donné de gravir un nouveau degré de cette échelle, qui joint le ciel à la terre et nous fait monter jusqu’à Dieu.

Voilà, Messieurs, à défaut de ces éclatants travaux qu’il n’est pas donné à tout le monde de produire ce qui m’a concilié vos suffrages. Je suis heureux de pouvoir vous en exprimer publiquement ma reconnaissance, malgré l’embarras où me jette le rôle d’orateur académique que je dois remplir aujourd’hui. Mais en cela encore je compte sur votre indulgence qui pardonnera à mon insuffisance littéraire en faveur des sentiments que je viens vous témoigner et des faits dont je me propose de vous entretenir.

J’aurais voulu, Messieurs, faire passer sous vos yeux le tableau des conquêtes récentes de la science, mais