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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1863.djvu/64

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lvi

je sens qu’il faudrait pour cela un talent de généralisation qui me manque.

En vous transportant dans les cieux, je vous aurais montré ces satellites nombreux et nouveaux du soleil, que l’on découvre tous les jours, et ces étoiles doubles, dont les mouvements désormais connus, confirment la généralité de la grande loi Newtonnienne, qui domine la création, et par sa simplicité et la multiplicité de ses effets conserve et entretient l’harmonie des mondes.

Descendant sur la terre, nous y aurions vu l’activité humaine, dans une surexcitation et une émulation admirables, bravant avec succès les obstacles en apparence les plus insurmontables, partout l’industrie aidant la science et la science sans cesse perfectionnant l’industrie. Nous aurions admiré ces travaux gigantesques, ces hardis et solides ponts de fer jetés sur les grands fleuves, ce tunnel qui doit traverser la chaîne des Alpes, ce canal géant reliant deux mers entre elles, détachant l’Afrique du vieux continent asiatique et changeant les relations des peuples dans l’intérêt de l’humanité. En suivant les phases diverses de ces grandes entreprises, qui ont toutes pour point de départ la science pure, on s’arrête saisi d’enthousiasme et on ne sait ce qui étonne le plus du génie qui invente ou de l’audace qui exécute.

Et si nous tournions nos regards d’un autre côté nous