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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1863.djvu/75

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verte. Et voyez quels changements dans les travaux du chimiste. À la place de tout cet attirail en verre, en porcelaine, en platine, de ces nombreux flacons, de ces réactifs, dont la pureté pouvait toujours rester suspecte, plus rien qu’un prisme, un bec de gaz, quelques fils de platine et la carte du spectre de Kirschoff. Ces longues, difficiles et souvent fastidieuses opérations sont remplacées par un traitement simple et un coup d’œil jeté dans une lunette. On dira tout de suite la nature complexe des minéraux, des eaux naturelles, des roches de toutes sortes, et cela en quelques minutes, quand auparavant il fallait des journées. Enfin ces quantités infinitésimales, qui échappaient au plus savant ayant à sa disposition les méthodes anciennes déjà si délicates, se trahiront grossièrement aux yeux des plus inexpérimentés.

Mais, Messieurs, le cachet d’une grande vérité naturelle n’est pas seulement la constatation et l’explication des faits connus : elle doit aller plus loin et elle ne devient réellement inamovible dans la science que lorsqu’elle nous conduit naturellement, sans efforts, par déduction logique à des conséquences que l’observation ou l’expérience ainsi guidée vient consacrer par la réalité d’un fait nouveau inconnu auparavant. Les lois de l’attraction Newtonnienne ont reçu leur consécration par la planète que M. Leverrier a fait d’abord sortir de sa plume et que le télescope ensuite a trouvée dans