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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1863.djvu/74

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permettra pas le moindre doute, à cause de la différence des positions. Les expériences variées de mille manières ont conduit les deux savants à cette certitude, désormais acquise à la science, que la lumière devenait un réactif d’une sensibilité qui dépasse tout ce que la chimie aurait pu souhaiter dans ses plus beaux rêves. Les sels métalliques seuls ou mélangés, introduits dans une flamme, donnent aussitôt soit la raie du métal unique, soit simultanément celles des métaux composant le mélange. Une seule substance pourra bien produire plusieurs raies : ainsi, le fer n’en offre pas moins de 70 : le cuivre un nombre aussi fort grand, mais qu’importe ? Elles sont toutes classées, étiquetées en quelque sorte, grâce à l’active persévérance et à l’infatigable patience de M. Kirschoff.

Certes, cette méthode encore toute nouvelle se perfectionnera et s’étendra probablement à l’ensemble de tous les corps simples : bien des faits de détail viendront sinon la modifier légèrement, du moins mettre en garde contre quelques conclusions erronées, auxquelles pourrait conduire tout d’abord son extrême délicatesse : c’est ainsi que déjà un de nos confrères a montré que parfois la présence d’un métal en certaines proportions pouvait masquer la réaction lumineuse d’un autre. Mais ces rares exceptions, ces petits tours de main, en quelque sorte, qu’il reste à acquérir, n’infirment en rien cette grande et précieuse décou-