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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1863.djvu/78

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savants, posé dans un bouquet de fleurs et d’arbustes, où tout réjouit l’œil et si bien fait pour reposer l’esprit après de longues heures de travail et de méditations. La ville fut en fête, car on venait d’y remporter une grande et belle victoire, et l’Allemagne venait d’avoir son Newton et son Volta.

L’élan était donné : de tous côtés on se mit à l’œuvre pour exploiter ce nouveau filon qui promettait tant de richesses. Il y eut bien quelques déceptions, mais il y eut aussi des heureux : sans entrer dans des débats de priorité, disons seulement qu’une raie nouvelle conduisit presqu’en même temps deux chimistes, l’un anglais, M. Crookes, l’autre français, M. Lamy, à la découverte d’un troisième métal fort répandu, quoique partout en très-petite quantité, mais assez commun toutefois pour qu’on puisse se le procurer en lingots, en frapper des médailles, mais si bizarre dans l’ensemble de ses propriétés que M. Dumas l’a surnommé le métal paradoxal. C’est le thalium.

Pendant que M. Bunsen poursuivait avec ardeur l’examen chimique de la grande découverte faite en commun avec M. Kirschoff, celui-ci l’analysait plus profondément en physicien, et en tirait comme conséquence hardie l’analyse chimique de l’atmosphère du soleil.

Nous avons dit que le prisme étale les rayons élémentaires du rayon complexe envoyé par le soleil ou tout autre source, et nous donne avec chaque lumière