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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1863.djvu/81

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avec les raies brillantes que donnent certains métaux, le sodium, le chrôme, le métal de la chaux : les 70 raies brillantes du fer se rapportent exactement avec 70 raies obscures. Or, pourquoi attribuer au hasard une coïncidence si parfaite, dans des conditions si variées, quand surtout nous en avons l’explication toute naturelle : la lumière du soleil doit avoir traversé des vapeurs de sodium, de calcium, de chrôme, de fer, etc. Et ces vapeurs où sont-elles ? Dans notre atmosphère ? mais d’abord la quantité qu’il en faudrait admettre n’aurait pas échappé à l’analyse. En outre ces raies, nous l’avons dit, n’éprouvent pas de changement quand le soleil s’approche de l’horizon, et surtout enfin elles ne se retrouvent pas toutes dans la lumière des différentes étoiles fixes. Rien ne s’oppose au contraire à les attribuer à l’action de l’atmosphère solaire. Revenant donc aux idées anciennes, M. Kirschoff établit que le soleil est formé d’un noyau central solide ou liquide, porté à la plus haute température qu’on puisse imaginer et enveloppé d’une atmosphère moins chaude. Ce noyau envoie des rayons lumineux de toutes les couleurs, de toutes les espèces, mais les vapeurs de l’atmosphère solaire arrêtent les rayons de même nature que ceux qu’elles émettent ; seulement ceux-ci étant bien moins intenses que ceux qui échappent à l’absorption ils produisent dans le spectre des bandes étroites bien moins lumineuses, des raies plus ou moins noires. Si le noyau