rendus à l’agriculture dont le progrès était l’objet constant de ses soins et de sa sollicitude. On vient de le faire avec une autorité et une compétence qui me manquent toutes deux également. Mais je dois signaler les travaux qu’il a insérés dans le Recueil de nos Mémoires, œuvres utiles et solides comme tout ce qu’il a fait, et qui seront toujours consultées avec fruit. Ainsi en 1830 il nous avait donné son travail sur la construction géologique des environs de Nancy ; et, il y a trois ans à peine il nous lisait son intéressant mémoire sur les monnaies des ducs bénéficiaires de Lorraine. Nul autre que lui ne pouvait entreprendre et exécuter un travail de ce genre, car lui seul en avait recueilli les éléments, si rares et si dispersés, dans cette belle collection de monnaies Lorraines que depuis longtemps les connaisseurs ont déclaré être la plus riche et la plus complète de toutes celles qui ont pu être formées jusqu’ici.
Ce fut comme son testament académique. Peu de temps après, M. Monnier, soit fatigue de l’âge, soit qu’il éprouvât déjà les premières atteintes du mal qui devait l’emporter, sentant que l’éloignement de sa résidence lui rendait difficile et pénible une assistance régulière à nos séances, nous manifesta le désir de se retirer et nous offrit sa démission. Il nous en coûtait trop de nous séparer d’un confrère qui avait su se concilier l’estime et l’affection de tous. Le titre de membre honoraire lui fut conféré à l’unanimité et nous espérions ainsi le compter encore longtemps comme l’un des nôtres. Vaine espé-