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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1864.djvu/105

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rance ! Celui qui sait le nombre de nos jours en avait décidé autrement, et maintenant M. Monnier n’est plus. Il n’est plus parmi nous, et à sa place je vois un vide immense non-seulement dans nos rangs, mais dans tous les souvenirs, dans tous les cœurs. Ici je ne puis être qu’un écho bien affaibli du bruit de douleur que j’entends se faire autour de moi. Personnellement mes relations avec M. Monnier ont dû se renfermer dans le cercle circonscrit des rapports de bonne et courtoise confraternité académique. Sans doute, il me restera toujours le souvenir du sentiment d’attrait sympathique que m’inspirait ce visage ouvert où se peignaient la droiture et la bonté, et cette voix douce et calme qui en était comme l’harmonieuse expression. Mais pour savoir et pour redire convenablement qu’elle était la loyauté du caractère, la générosité du cœur, l’étendue de bienfaisance et de dévouement chez notre regretté confrère, il faudrait compter parmi ses compatriotes, ses contemporains et ses amis. Ne pouvant m’adresser à vous à aucun de ces titres, je me garderai bien de rien ajouter aux paroles si pénétrées et émues que vous venez d’entendre tout à l’heure. Toutefois, Messieurs, appelé à joindre ma voix à ce concert de regrets et de douleurs unanimes, je m’assure que vous avez reconnu qu’elle n’était pas en désaccord avec vos sentiments et que c’est du fond du cœur, que je suis venu ici, au nom de l’Académie de Stanislas, adresser à l’excellent confrère que nous venons de perdre les derniers adieux.