M. Parade avait été vivement désiré par l’Académie de Stanislas. Mais son dévouement à ses devoirs qui lui faisait craindre d’en détourner les moindres instants d’une vie qui leur était toute consacrée, son extrême modestie qui le faisait se dérober à des suffrages que nous ne demandions qu’à lui décerner, l’avait tenu longtemps éloigné de nous. Enfin il consentit à se laisser rendre la justice qui lui était due, et ce fut avec un légitime orgueil que nous vîmes entrer dans nos rangs l’homme dont le nom est à jamais associé à la restauration de la sylviculture en France, celui que tous, à l’étranger comme dans sa patrie, s’accordent à saluer comme un des maîtres de la science. À peine fut-il des nôtres, que le plus éclatant hommage fut rendu au mérite scientifique de notre confrère, et le titre de membre correspondant que l’Institut lui conféra vint encore ajouter pour nous au prix de sa possession.
Mais hélas ! le moment approchait où ces distinctions, ces honneurs si bien justifiés, tout cela et le reste, allaient lui être ravis. Un jour on apprit le coup qui l’avait subitement frappé et les plus tristes pressentiments envahirent les cours. Toutefois l’espoir nous fut un instant rendu : M. Parade reparut un soir à nos séances, et l’on se fit illusion sur son état en l’entendant, de sa voix nette et ferme, prendre part à nos délibérations et nous assister de ses sages conseils. C’est ainsi que nous avons eu la dernière démarche de sa vie active. Le grave intérêt qui nous occupait alors fut l’objet de la