conversation du retour, je ne l’oublierai jamais, l’ayant accompagné dans ses derniers pas à travers ces rues qu’il ne devait plus parcourir, jusqu’à cette porte de l’École forestière qui ne se rouvrira plus pour lui.
Le lendemain, la foudre le frappait une seconde fois, et il ne m’a plus été donné de te revoir. Seuls, un petit nombre d’amis intimes avaient conservé le droit de pénétrer jusqu’à lui ; et c’est par eux, que dans notre sollicitude sur l’état de notre confrère, nous apprenions les alternatives de cette longue maladie où venaient l’assaillir, parmi tant de douleurs physiques, des afflictions morales plus cruelles encore. C’est par eux, par leurs récits encore attendris et émus, que nous avons su avec quelle force patiente et douce il tenait tête au mal qui l’avait terrassé, combien il grandissait par l’effort de cette lutte héroïquement, chrétiennement soutenue, acquérant tous les jours aux yeux de ceux qui le connaissaient le plus comme des grâces et des vertus nouvelles et un charme qui le transfigurait ; comment enfin, et je dois à la vérité de vous le redire, épuré par la souffrance, et franchissant un jour le dernier intervalle qui le séparait du souverain bien, cet homme toujours si droit et si juste, couronna une vie consacrée à l’accomplissement de tous ses devoirs envers les hommes, par l’accomplissement de tous ses devoirs envers Dieu.
Dans de telles conditions, la mort peut venir ; elle a perdu ses horreurs. Si elle ne cesse pas d’être une épreuve, elle n’est plus une menace, et il est doux de