liers de têtes, dans les charniers de Pagny-sur-Moselle, de Bettborn, de Sarraltroff, d’Avricourt et plus récemment dans le sol de l’église St-Epvre de Nancy, qui vient d’être démolie, tel enfin que je l’ai dépeint dans mon Étude ethnologique sur les origines des populations lorraines.
L’autre tête, extrêmement remarquable par sa conformation, est évidemment celle d’une autre variété humaine et, me rappelant la description que Retzius a donnée des têtes suédoises[1], j’ai soupçonné tout d’abord qu’elle appartenait à l’une des races du nord de l’Europe.
Or, on m’apprit, séance tenante, que saint Gérard était Gaulois et saint Mansuy Écossais. Mais la seconde
- ↑ A. Retzius, Om formen af Nordboernes Cranier, Stockholm, 1843, in-8°, p. 3.
ce type ne serait ni le type celtique ou gaël, ni le type kymri, caractérisés l’un et l’autre par un crâne dolichocéphale, mais l’ancienne race qui peuplait notre patrie avant les invasions des Celtes et des Kymris. Or, en Lorraine, les têtes brachycéphales, semblables à celles du saint dont il est ici question, appartiennent à peu près exclusivement aux populations des campagnes et sont de beaucoup dominantes dans nos grandes villes, telles que Metz et Nancy. W. Edwards a constaté le même fait en Bourgogne, dans le Lyonnais, le Dauphiné, la Savoie jusqu’au mont Cenis (Ibidem, p. 63). Il faut donc en conclure que l’ancienne population de ces provinces, ainsi que celle de la Lorraine, n’a pas été refoulée par les invasions celtique et kymrique, mais qu’elle a absorbé à peu près complétement ses vainqueurs.