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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1864.djvu/232

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DE L’EXISTENCE ANCIENNE
DU
CASTOR EN LORRAINE


Par M. D. A. GODRON.




Le castor paraît avoir été autrefois assez commun dans certaines parties de la France, pour que plusieurs synodes provinciaux aient soulevé et discuté la question de savoir s’il est permis d’en manger pendant les jours d’abstinence. La solution présente, en effet, quelques difficultés : d’une part, l’animal a des habitudes aquatiques ; sa queue est couverte d’écailles comme celle des poissons ; elle a enfin, à ce qu’on affirme, l’odeur et la saveur de la chair de ces habitants des eaux ; d’une autre part, le castor est vivipare ; il a le sang chaud et sa chair qui, du reste, a un goût peu agréable[1], n’en constitue pas moins un aliment aussi nutritif que le bœuf et le mouton : sa queue est farcie de graisse et paraît être un mets très-délicat.

  1. Carne est durâ, dit Rondelet, pingui, bubulæ simili, semper virus olet. (Gulielmi Rondeletii universæ aquatilium historiæ pars altera ; Lugduni, 1555, p. 239.