L’usage de la queue de l’animal comme aliment maigre fut permis, et les naturalistes anciens non-seulement admettent parfaitement cette solution, mais cherchent à l’expliquer et à la justifier[1]. Matthiole, par exemple, s’exprime ainsi : Cauda una cum posterioribus pedibus estur et quod gustatu piscium carnes plane sapiat, iis etiam editur diebus, quibus nobis carne interdictum est a lege[2]. Pierre Bélon[3] et Rondelet[4] parlent à peu près dans les mêmes termes. Conrad Gesner s’appuie sur l’autorité de Pline le naturaliste, qui attribue au castor une queue semblable à celle des poissons[5], et il ajoute qu’elle en a le goût[6]. Jean Jonston n’est pas moins positif : Partes anteriores, dit-il, de calore participant, posteriores tanta scatent fri-
- ↑ Il paraît que la règle sur laquelle s’appuient les théologiens est celle-ci : tout animal dont la graisse se fige après avoir été fondue constitue un aliment gras ; mais si sa graisse ne se fige pas par le refroidissement et reste semblable à de l’huile, il est considéré comme aliment maigre.
- ↑ Petri Andreae Matthioli Commentarii in libro II Dioscoridis, cap. xxiii.
- ↑ Petri Bellonii de uquatilibus libri duo ; p. 28.
- ↑ Gulielmi Rondeletii universae aquatilium historiae pars altera ; Lugduni, 1555, p. 237.
- ↑ Plinii historiae naturalis lib. VIII., cap. xxx.
- ↑ Conradi Gesneri historiae animalium lib. I, de quadrupedibus viviparis ; Francofurti, 1602, t. I, p. 310.
