part des Corydalis, le seul éperon qui se montre se développe outre mesure, si on le compare aux deux éperons des Fumariées à fleurs régulières et surtout aux deux éperons des fleurs péloriées des Corydalis, dont il sera question plus loin. Mais cette disposition exubérante ne s’arrête pas au développement exagéré de l’éperon : dans la plupart des Fumaria, dans les Corydalis et surtout dans le Corydalis lutea DC., le pétale éperonné, d’abord égal à son antagoniste, devient plus large que lui et son limbe est aussi plus grand. En un mot, l’un des pétales semble s’agrandir aux dépens de l’autre frappé d’un arrêt de développement. J’ajouterai que la coloration du pétale non éperonné se fait bien plus tard que celle de son congénère. C’est là un nouvel exemple, ajouté à tant d’autres, qui vient confirmer la loi de balancement des organes. Mais on peut se demander à quoi tient cet avortement d’un éperon ? C’est ce que nous avons cherché à reconnaître.
Pour en découvrir la cause, nous avons observé les fleurs des Fumariées à tous leurs degrés de développement et nous avons plus spécialement étudié sous ce rapport les Corydalis qui, par la grandeur relative de leurs fleurs se prêtent très-bien à cette observation. Nous avons déterré des Corydalis solida Sm. et cava Schweigg. avant que la tige ne soit sortie de terre, dès la fin de janvier, puis en février et en mars. Nous avons constaté tout d’abord que ces deux espèces encore souterraines se comportent d’une manière très-différente