Et déjà, de la nuit, perçant le voile obscur,
Les étoiles partout s’allument dans l’azur.
Je contemplais le lac, les arbres, la vallée,
Quand je vis apparaître, au détour d’une allée,
Deux femmes qui vers moi s’avançaient lentement.
L’une et l’autre portaient pour simple vêtement
Le long peplum des Grecs et la tunique blanche
Qu’une ceinture d’or retenait sur la hanche ;
Mais quels pinceaux si fins, si délicats, si frais
Pourraient vous rendre ici le charme de leurs traits ?
Leur beauté n’offrait point le même caractère ;
Car chez l’une elle était plus grave, plus austère,
Sans qu’un léger sourire ou quelqu’émotion
En adoucit un peu la froide expression :
L’autre, dans le regard avait plus de tendresse,
De la sévérité mais point de sécheresse,
Je ne sais quoi de bon, de doux, de gracieux
Prêtait un charme aimable à son air sérieux,
Ses cheveux relevés sur son front de vestale
De sa figure ornait le fin et pur ovale.
Ils étaient blonds cendrés ; l’autre les avait bruns ;
Autour d’elles dans l’air tout n’était que parfums.
La vierge aux bruns cheveux me parla la première,
De ses yeux par instant, jaillissait la lumière ;
Mais sa voix qui semblait dicter une leçon
Sans attendrir le cœur dominait la raison.
« Jeune homme, il ne faut plus poursuivre des mensonges.
Me dit-elle, il est temps de laisser là tes songes.
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