Aller au contenu

Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1864.djvu/538

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 400 —

sel ammoniac pour percevoir d’une part, l’odeur sui generis de ce composé si dangereux et pour remarquer bientôt, à la surface de la dissolution, des gouttelettes huileuses qu’il importe de ne pas laisser se réunir en une goutte unique, car on sait qu’elle peut, au moindre ébranlement, donner lieu à une explosion capable de compromettre la vie de l’opérateur[1].

Le bromure et l’iodure d’azote, très-explosifs aussi, sont bien moins dangereux ; ce fait vient également à l’appui de ma manière de voir, l’antimoine détonant, préparé avec le concours du brome ou de l’iode étant, lui aussi, bien moins altérable et bien moins explosif que ne l’est celui qu’on obtient avec le chlorure.

Les propriétés de l’antimoine détonant peuvent donc être comprises et expliquées sans qu’il soit nécessaire d’inventer des théories nouvelles ou d’admettre l’existence de composés nouveaux qui, tels que ceux imaginés par M. Gore, non-seulement seraient sans précédent dans la science, mais n’auraient réellement pour eux qu’une supposition dénuée de toute espèce de preuves.



  1. Le chimiste qui a découvert le chlorure d’azote, l’illustre Dulong, en a été aussi la première victime.

    On peut augmenter la stabilité de ce composé en l’additionnant d’un peu d’essence de térébenthine.