Aller au contenu

Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1864.djvu/61

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
liii

magnétisme et se sont faits chefs d’un parti qui s’intitule anti-magnétique. Ils nous ont initiés au mécanisme conventionnel qu’ils ont imaginé pour réaliser la double vue. Le magnétiseur prend connaissance de l’objet par un coup d’œil qui passe inaperçu ; puis par une série de questions, qui ont une signification préétablie, il dicte la réponse au magnétisé. De l’habileté dans le coup d’œil chez le premier, de la mémoire chez le second, et le succès est assuré.

Mais dans les expériences d’amateur on ne peut et on ne doit rien supposer de semblable, et cependant elles ont réussi quelquefois ; rarement, il est vrai, mais enfin il en est qui ont satisfait les assistants. L’explication de ces faits exceptionnels se trouve incontestablement dans la facilité avec laquelle les paupières peuvent être entrebâillées à l’insu de l’observateur même le plus attentif ; dans la finesse et la semi-transparence des voiles membraneux qui sont destinés à abriter nos yeux ; dans l’exaltation que présente la rétine pendant l’état de somnambulisme ; dans le concours efficace qu’apporte à la vision le toucher, ce sens le plus matériel et par suite le plus positif ; enfin dans les ressources indirectes que le magnétisé peut se créer à l’aide des combinaisons de la mémoire et du raisonnement.

Ces deux facultés de l’âme sont de même les seuls guides des somnambules dans cet autre mirage qu’on