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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1864.djvu/75

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pouvait échapper à l’omnipotence de leur force magnétique. MM. Cahagnet et Ricard prétendent pouvoir, en répandant autour d’eux leur fluide, provoquer la pluie, les vents ou les faire cesser à volonté. Ces nouveaux Jupiters tonnants devaient trouver M. Mathieu de la Drôme bien naïf, de s’évertuer à déterminer des pronostics qui ne se réalisaient pas, quand à l’aide de quelques tours de mains chacun de nous peut faire à son gré la pluie et le beau temps.

Mais laissons-là toutes ces aberrations où peut tomber l’esprit humain, une fois qu’il est engagé dans une fausse voie. Rentrons dans le domaine du vraisemblable en signalant les variétés d’opinions émises sur l’essence même du fluide magnétique.

Pour les uns, ce fluide n’est autre que le principe vital lui-même qui, franchissant les étroites limites du corps que la nature l’avait appelé à animer, va, au détriment de celui qui l’a produit, imprégner une économie étrangère, et peut encore arriver à cette dernière en conservant toute son énergie, après avoir séjourné dans des corps inorganiques qu’il laisse inertes. Encore un pas dans cette voie ridicule, et chacun de nous pourrait mettre à son gré une partie de son âme en dépôt dans sa carafe.

Pour M. Rostan, les effets magnétiques sont le résultat de l’influx nerveux secrété par le cerveau. Cet influx ne s’arrêterait pas à l’extrémité périphérique des