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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1874.pdf/122

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discours de M. tourdes.

maçon ; il se garde bien de révéler sa profession, ce qui lui aurait enlevé tout espoir de recouvrer sa liberté. Après trois ans, il parvient à faire connaître sa situation à sa famille ; ses parents étaient morts, ses frères étaient dispersés. Il ne lui restait qu’une sœur pauvre et incapable de payer sa rançon. Elle s’adresse au duc Léopold ; il traite de l’affaire en son conseil : « Il y a, dit-il, dans la collégiale de Saint-Georges une confrérie établie pour le rachat des captifs, et un tronc qui n’a pas été ouvert depuis longtemps. Je le ferai ouvrir en ma présence, et en cas d’insuffisance, j’y pourvoirai. Le tronc est ouvert ; il contenait les 4 000 livres nécessaires, le duc les y avait fait placer la veille. L’argent recueilli, il fallait négocier ; Léopold charge son envoyé à Vienne de traiter du rachat avec le représentant de la Turquie, sans dire l’intérêt qu’il y porte ; les pères de la Merci entreprennent la négociation ; elle réussit et Marquet quitte enfin l’Algérie, cette terre si redoutée alors. De retour en Lorraine, il est l’objet de l’attention universelle ; Léopold le nomme son médecin. Ce fait a été révélé par Bagard, médecin de Léopold ; ce sont des traits de ce genre qui ont motivé ces lignes du Siècle de Louis XIV : « Il est à souhaiter que la dernière postérité apprenne qu’un des moins grands souverains de l’Europe a été celui qui a fait le plus de bien à son peuple… Il prodiguait des présents avec cet art de donner qui est