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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1874.pdf/121

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cxviii
séance publique du 27 mai 1875.

lutte. Il dépose une pistole, qu’il perdra si on lui prouve que la présence réelle est attestée par l’autorité d’un seul Père de l’Église des quatre premiers siècles ; mais il paraît, dit un contemporain, qu’il connaissait mieux les Pères de la médecine que ceux de l’Église, car le jésuite lui montre un texte, et Bouchard abandonne loyalement sa pistole, tout en gardant ses convictions. Oudet ne le crut pas cependant suffisamment vaincu, puisque l’année suivante, en 1622, à Pont-à-Mousson, il publie un autre livre, la Colonne de diamant érigée sur le cénotaphe ou tombeau vide du docteur Étienne Bouchard ; des médecins de Nancy y ajoutent des épigrammes contre leur confrère déclaré hérétique aux trois Facultés de médecine, de grec et de poésie.

Le médecin esclave. — Une aventure romanesque est celle du médecin esclave, qui conserva ce nom depuis sa captivité en Algérie. Un parent de Marquet, l’auteur du Dictionnaire des plantes de Lorraine, est reçu docteur à Pont-à-Mousson, en 1710 ; on a même le sujet de sa thèse : An venæ sectio in febre maligna ? Pour augmenter son expérience et satisfaire sa curiosité, il s’embarque sur un navire qui partait pour le Levant. Le bâtiment, au sortir du port, est attaqué par un corsaire algérien ; il est pris après une vive résistance ; Marquet est blessé dans l’action ; il en montre toujours la cicatrice. Vendu à un entrepreneur, il est employé comme