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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1874.pdf/124

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discours de M. tourdes.

tion qui régnèrent sur la Lorraine pendant toute cette année rejaillirent sur l’Université, car l’armée de Charles IV d’un côté, et de l’autre les Français, puis les Allemands et les Suédois, les Hongrois et les Croates, ravagèrent le pays, qui fut en proie à six armées. La première invasion française fut particulièrement fatale à l’Université. En 1636, les jésuites lorrains refusent de prêter serment à Louis XIII et sont expulsés du pays ; les Facultés de philosophie et de théologie perdent ainsi une partie de leurs maîtres. En 1638, la Faculté de médecine n’a plus de professeurs ; la Faculté de droit n’en a plus qu’un seul, qui ne fait pas de cours faute d’élèves.

Charles IV, rétabli dans ses États par la courte paix de Saint-Germain, cherche à faire renaître l’Université. Passant par Paris, au retour de sa captivité d’Espagne, il songeait déjà à relever cette institution. On en a la preuve dans une lettre de Guy-Patin, le célèbre doyen de la Faculté de Paris, adressée le 3 juin 1661 à Falconet, médecin de Lyon[1] : « Le duc de Lorraine est ici ; il veut rétablir l’Université de Pont-à-Mousson et y faire fleurir la médecine ; il y voudroit envoyer quatre médecins de Paris, auxquels il donnera de gros gages, lettres de noblesse, etc. On m’a demandé si j’en voulois être et que j’en serois le doyen, mais,

  1. Lettres de Guy-Patin, t. III, p. 375. Édit. Reveillé-Parise. 3 vol. in-8°. Paris, 1846.