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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1874.pdf/181

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nouvelles recherches

phosphore noir obtenu par la méthode de Thénard, à cela près que je diminuais le nombre des distillations en soumettant, dans l’intervalle, le produit à l’insolation. Du reste, comme ce célèbre chimiste, je pensais que tout phosphore amené ainsi à un degré convenable de purification pouvait subir la modification dont il s’agit. Depuis lors, j’ai dû changer d’avis. En effet, après avoir épuisé la provision de phosphore qui avait servi à mes premières recherches, c’est en vain que j’essayai d’obtenir le même résultat avec du phosphore nouveau. D’où je conclus qu’il fallait chercher en dehors de la distillation même la véritable cause du phénomène.

Après bien des essais, une circonstance fortuite vint me mettre sur la voie. Ayant un jour distillé du phosphore qui, après avoir été en contact avec du mercure, en avait retenu à sa surface quelques globules presque imperceptibles, je ne fus pas peu surpris d’obtenir du phosphore noir en tout semblable à celui de Thénard. L’expérience ayant été répétée plusieurs fois, avec de très-petites quantités soit de mercure cru, soit d’une préparation mercurielle quelconque, j’en vins à me demander si, au lieu de distiller, il ne suffirait pas de chauffer le phosphore sous l’eau avec un peu de mercure. Ayant donc maintenu ces deux corps en présence, à la température de l’ébullition de l’eau, je constatai qu’au bout de cinq ou six heures, plus ou moins selon la proportion du métal, le phosphore