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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1874.pdf/182

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sur le phosphore noir.

devenait subitement noir, au moment où il se solidifiait, pour redevenir incolore par la fusion, et ce alternativement.

Il y a ici plusieurs particularités à noter. C’est d’abord la faible proportion de mercure qui suffit pour produire la coloration du phosphore ; à tel point qu’avec un globule de mercure pesant 1 centigramme, j’ai pu amener au noir 50 grammes de phosphore ; et encore, à la fin de l’opération, restait-il une trace visible de métal, qui, chose étrange, n’a plus sensiblement diminué à partir du moment où tout le phosphore était devenu noir, quoique j’aie continué à chauffer bien au delà de ce terme.

Une autre singularité, c’est que, si l’on vient à agiter avec précaution le phosphore fondu sous l’eau, en présence du mercure, en évitant qu’il ait le contact de l’air, il s’élève du phosphore une sorte de mousse que je ne puis mieux comparer qu’à la levûre qui monte au-dessus d’un liquide en fermentation ; avec cette différence, cependant, qu’il ne s’en échappe aucune bulle gazeuse.

Quelle que soit la méthode par laquelle il a été obtenu, le phosphore noir présente des caractères absolument identiques, que nous allons examiner.

Un premier point essentiel, qu’il importe de signaler tout d’abord, c’est qu’il n’est pas homogène. En l’examinant de près, il est facile d’y reconnaître une multitude de points noirs, disséminés