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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1874.pdf/282

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et documents inédits.

l’instruction publique. C’est qu’en effet les hommes et les choses de l’enseignement étaient en honneur en Lorraine ; j’ai besoin de l’établir au début de ce travail, car c’est une erreur encore accréditée que les progrès et le développement de l’instruction, que la considération des maîtres et leur bien-être datent de 1789.

Fondée par la piété d’un grand cardinal, appuyée de la faveur et de la protection de ses ducs, notre Université, avec ses quatre Facultés, ses immunités, ses priviléges, était, en 1572 comme en 1760, la digne rivale de l’Université de Paris en émulation pour la science, en dévouement pour l’éducation de la jeunesse dans les bonnes lettres et dans les bonnes mœurs.

Notre école royale militaire de Pont-à-Mousson avait une renommée européenne ; elle comptait six préfets de salle, douze professeurs, un aumônier, un procureur, un sous-principal et un principal. On y enseignait la religion, la morale, la philosophie, les langues française, latine, anglaise, allemande, la géographie, l’histoire, les belles-lettres, les fortifications, les principes de la marine, les armes et la danse.

Dans les villes, les colléges royaux dirigés par les chanoines réguliers (le collége de Gilles de Trèves à Bar, celui de Saint-Claude à Toul, pour ne citer que les plus célèbres), dans les campagnes, les régents d’école, autorisés à enseigner le latin, offraient à la jeunesse, sur toute la surface de la