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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1874.pdf/67

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lxiv
séance publique du 27 mai 1875.

venue s’ajouter à des institutions déjà florissantes. Compléter ainsi votre Académie, c’était renouer la chaîne des temps. Vous me permettrez d’appeler un moment votre attention sur les origines de l’enseignement médical dans cette belle et patriotique province. Le passé donne des gages et l’initiative lorraine avait créé les institutions qu’elle vient de reconquérir.

La médecine pendant le moyen âge. — La médecine a son histoire, qui est un des côtés remarquables du développement de l’esprit humain ; elle a ses phases qui sont liées à celles de la civilisation. Dans le grand naufrage des sciences et des lettres qui suit l’invasion des populations germaniques, l’enseignement médical disparaît ; il n’en existe pas de traces, en Lorraine, pendant toute la durée du moyen âge. Des écoles se rouvrent dans les monastères et autour des cathédrales, elles enseignent aux laïques, comme aux ecclésiastiques, les langues grecque et latine, les éléments des sciences, mais la médecine n’a point de place dans leur programme.

Il est souvent question de maux terribles, d’épidémies cruelles et peu des disciples d’Hippocrate. La piété des fidèles s’adressait aux églises et aux cloîtres, les malades étaient déposés sur les tombeaux des saints évêques. Ce n’étaient pas seulement des secours surnaturels qui sortaient de ces pieux asiles, où se conservaient les traditions de la science. La vocation médicale s’ajoutait à l’esprit